Après 9 mois depuis le tremblement de terre meurtrier qui a frappé le Maroc, causant de nombreux décès, il est évident qu'il faudra beaucoup de temps pour que les séquelles mentales et physiques se dissipent. Cette catastrophe naturelle a profondément affecté les villages isolés de la région du Haouz.

Lors de notre visite d’un village complètement détruit, qui fait partie de la commune d'Asni, dans la région du Haouz, j'ai éprouvé de la douleur et de la tristesse par rapport à leur situation terrible et à ce qu'ils sont devenus après qu'ils aient été en sécurité.

La simple idée de vivre dans des tentes sans toit pour les protéger me fait peur, m'effraie et me rend instable. De nombreuses familles sont pauvres et ont déjà des difficultés à subvenir à leurs besoins financiers. Le tremblement de terre n'a fait qu'aggraver la situation de ces personnes.

Au moment de notre arrivée, les femmes et les enfants ne voulaient pas échanger avec nous. Ils étaient encore traumatisés. Il a fallu un certain temps pour qu'ils s'ouvrent et commencent à affronter ce qu'elles ont vécu.

Surtout la femmes qui a perdu sont jeune enfant, elle était incapable d'accepter l'idée que son fils avait quitté la vie, que son jeune, beau et poli fils, l'étudiant brillant, l'homme de la maison, n'était plus présent. Ses larmes coulaient comme une cascade à chaque fois qu'elle parlait de lui.

Elle m'a fait parvenir ses photos, c’était un jeune homme avec un visage magnifique, un visage souriant, qui ne me quitte jamais l'esprit. La maman faudra encore de nombreux jours et mois pour que les traumatismes mentaux de cette catastrophe se résorbent.

Pour les autres femmes, elles ont développé une anxiété persistante et la peur constante a provoqué un stress chronique chez elles. Les femmes touchées ont développé une hypervigilance, sursautant à chaque bruit ou secousse. Ce tremblement de terre a des effets psychologiques réels, durables et mérite une attention égale en ce qui concerne les dommages matériels.

En prenant en compte ces dégâts invisibles, en offrant un soutien adéquat et en encourageant la résilience, il est possible d'aider les survivants à se reconstruire émotionnellement et à trouver la force nécessaire pour avancer après une catastrophe sismique.

Pour cela, l’équipe de ‘’Psychosocial Empowerment’’ de la Fondation du Haut Atlas pour le développement durable en collaboration avec Project Hope, á développé des techniques de gestion du stress, telles que la méditation, la relaxation et la respiration profonde, qui ont aidés les femmes à réduire l’anxiété et à favoriser le bien-être émotionnel.

Ces séances d'écoute et de soutien psychologique ont été organisées en mettant un accent particulier sur le bien-être des femmes. En outre, des ateliers récréatifs et éducatifs ont été mis en place pour les enfants, dans le but de leur offrir un espace de détente et d'apprentissage malgré les difficultés rencontrées.