All Insights

Les Perspectives de l’Entreprenariat Feminin

Unnamed 1
Blog
byDr. Zineb Fassi Fihri
onJune 4, 2021

Une récente étude du Gender Innovation Lab, réalisée à partir des pages Facebook d’entreprises de 97 pays sur quatre continents, révèle plusieurs faits à l’échelle internationale : les entrepreneures femmes travaillant dans les domaines à dominante masculine gagnent en moyenne 116 % de plus que les entrepreneures dans des secteurs à dominante féminine.

I -L’entrepreneuriat Féminin au Maroc

Trois axes d’amélioration de l’entrepreneuriat féminin au Maroc :

Primo- il faut s’attaquer aux contraintes inhérentes aux normes sociales, qui constituent des entraves pour les femmes.

A titre d’exemple, le partage inégal de la charge de soins aux enfants. Plus de la moitié des entrepreneurs au Maroc sont des femmes : la promotion de l’égalité femmes-hommes est un choix économique judicieux et une bonne pratique de gestion pour les entreprises. Elle doit être au cœur des politiques de développement.

Deuxio-les entrepreneures femmes dans les domaine masculins (ségrégation sectorielle):

Parmi ces freins : les conventions qui poussent les femmes vers des secteurs d’activité moins rentables[1].

Le secteur privé peut, à cet égard, jouer un rôle clé en encourageant les femmes à passer de l’autre côté, notamment par le biais d’une démarche d’incubateurs ou par le développement de programmes internes aux entreprises.

Tertio-Le fait de revenir aux valeurs inculquées de compassion, les valeurs hassidiques, …etc

L’entreprise féminine dans le monde —Selon les données du BIT; on estime à 865 millions le nombre de femmes dans le monde pouvant contribuer davantage à l’économie de leurs pays, dont 812 millions (94%) vivent dans des pays émergents ou en développement.

Une récente étude du FMI montre que la contribution de ces femmes dans l’économie pourrait faire augmenter les PIB nationaux de 10% dans les pays les plus avancés dans ce domaine et à 35 % dans les contrés les plus en retard.

Par leur comportement, plus prudentes face aux risques, et plus collaboratives les femmes complétaient leurs collègues masculins

Selon la firme d’analyse State Street, les entreprises présentant une plus forte proportion de femmes à leur tête affichent des rendements à long terme de 36 % supérieurs en Bourse.

Ces entreprises affichent des réserves de liquidités plus importantes, une plus faible proportion de prêts non rentables et une plus grande capacité de résistance au choc.

Globalement, les femmes se lancent moins souvent dans l’entrepreneuriat que les hommes. En France, par exemple, près de 30 % des entrepreneurs sont des femmes.

Dans d’autres pays, le taux d’entrepreneuriat des femmes est égal ou supérieur à celui des hommes, notamment au Vietnam, aux Philippines, en Thaïlande, Malaisie, Pérou et Indonésie (rapport 2015-2016 du Global Entrepreneurship Monitor) .

II-Quelles sont les Motivations de la Femme Entrepreneure ?

Les raisons qui motivent les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat sont en partie différentes de celles des hommes.

Alors que les hommes et les femmes paraissent être autant motivés par une volonté d’autonomie, un goût pour la réussite, un désir de satisfaction au travail, ainsi que par d’autres récompenses non économiques, les hommes semblent être davantage motivés par l’argent et une perspective carriériste.

Les femmes s’orienterait davantage vers l’entrepreneuriat en raison :

-La flexibilité d’emploi du temps qu’il procure.

-Enseigner des compétences adaptées aux femmes entrepreneures.

-D’une insatisfaction dans leur carrière professionnelle ou en réponse à des impératifs familiaux.

-Une source d’émancipation et une force créatrice de changement et de valorisation sociale.

Les femmes à leur compte ont, dans l’ensemble, suivi des études moins longues que les hommes, qui sont souvent techniquement plus qualifiés.

Certains travaux prometteurs laissent penser que l’enseignement de compétences socio-émotionnelles, telles que l’initiative individuelle ou la persévérance, auraient beaucoup plus d’effets que des enseignements classiques comme la comptabilité.

-Quelles perspectives pour l’avenir ?

Les raisons permettant d’expliquer les différents choix entrepreneuriaux des femmes et des hommes sont encore insuffisamment étudiées par les économistes.

Les études analysant les différences de motivation entre les femmes et les hommes s’appuient fréquemment sur les préférences déclarées des personnes enquêtées et non sur leurs préférences révélées, ce qui peut considérablement biaiser les résultats.

La recherche, notamment en économie, est encore trop orientée vers une approche visant à analyser et critiquer le comportement des femmes. Cette approche sous-entend souvent que les femmes devraient corriger leurs « défauts », tels que leur manque de goût pour la compétition ou la prise de risque, leur manque de confiance en soi, leur incapacité à former des réseaux. La recherche s’intéresse encore trop peu aux cadres institutionnels et normes genrées qui freinent l’entrepreneuriat des femmes, ainsi qu’aux incitations nécessaires pour encourager plus de femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Tous les groupes vont mobiliser leur réseau familial et social, mais de façon différente, mais avec des points communs aux 3 groupes :

Points communs aux 3 groupes de femmes entrepreneures déjà citée au 1 développement :

Chacune des femmes est aussi confrontée aux poids de valeurs (survalorisation de leur rôle familial et parental) et de normes (interdiction de rencontrer seule un homme dans un espace public, nécessité d’être accompagnée dans les voyages dans une autre ville ou un autre pays), qui marquent leur quotidien.

Les femmes restent investies de la responsabilité de la vie familiale.

Au niveau de l’administration marocaine, les femmes étudiées pointent un environnement dissuasif et peu coopératif et cela même si le gouvernement annonce régulièrement sa volonté de soutenir l’entrepreneuriat féminin.

La complexité et la lenteur des formalités administratives, qui touchent hommes et femmes, constituent un obstacle pour les entrepreneures marocaines.

La corruption pénalise l’entrepreneuriat féminin de par le poids du système relationnel.

La religion ou la religiosité, contrairement à nos présupposés, n’ont pas été identifiés comme des facteurs influençant l’activité entrepreneuriale des femmes interrogées, hormis les limites posées à leur mobilité et à la rencontre de clients dans l’espace public. La pratique de la religion reste assez modérée et ce sont plutôt les normes sociales et les valeurs qui encadrent les relations entre individus qui influencent la réalité entrepreneuriale des femmes

Les restrictions culturelles pour leur mobilité géographique constituent un obstacle aux relations avec les clients, avec des modulations et impacts différenciés pour les femmes en professions libérales, les femmes coopératrices et chefs d’entreprise. En lien avec ces contraintes, on voit apparaître la nécessité d’utiliser des intermédiaires masculins qui gèrent les négociations publiques.

III-Les Solutions Envisagées

Soutenir le renforcement des capacités économiques des femmes

A cette fin, certains gouvernements ont mis sur pied des politiques et des projets ayant recours à des réseaux locaux, nationaux et internationaux facilitant l’accès des femmes chefs d’entreprise à l’information, à la technologie, au crédit et à la formation, de même que des programmes destinés à améliorer l’éducation des femmes. Le Fonds Mohammed VI peut également réserver un Fonds thématique à l’entrepreneuriat Féminin.

Un contrat programme entre L’etat, le groupement des associations de femmes entrepreneures au Maroc, la CGEM et le GPBM fixant des objectifs et des avantages accordés en matière de marchés publics, de promotion des exportations, de démarches administratives (fast track) et de conditions de financement favorables sur une durée de 10 ans pourrait donner un coup d’accélérateur à nos entrepreneures, tous secteurs et toutes tailles confondues.

Et création d’un fonds spécifique, « Women leadership capital », fonds de capital développement et capital transmission ». Ce fonds cible les PME et ETI de croissance dirigées ou co-dirigées par des femmes en France et en Europe. Il sera lui-même piloté par une équipe mixte .

Plusieurs programmes de soutien et de facilitation du financement des entreprises féminine : République de Corée ; aux Etats-Unis ; en Croatie ; au Bénin, en Inde ; en Iran ; l’Algérie

L’accès à la technologie : En Afrique du Sud, le programme Technology for Women in Business, lancé en 1998,

Programmes de Formation et de recyclage destinés à améliorer les perspectives offertes aux femmes en matière d’emploi : Fédération de Russie ;

En Australie, le projet Women in Small Business Mentoring a créé un réseau de conseillers qui met de nouveaux chefs d’entreprise en rapport avec des homologues expérimentés pour assurer un partage des connaissances et des données d’expérience.

En France, Sista, en partenariat avec le Conseil national du numérique, a rédigé une Charte d’engagement et de bonnes pratiques visant à atteindre 25 % d’entreprises fondées ou cofondées par des femmes financées par le capital-risque d’ici à 2025 ;

[1] Ainsi, en Ouganda, le bénéfice mensuel moyen dans le secteur de l’esthétique, où les femmes sont majoritaires, est de seulement 86 dollars contre 371 dollars dans le secteur de l’électricité, à forte domination masculine.

En République démocratique du Congo, un quart du différentiel de bénéfices entre les femmes et les hommes est attribuable au fait que les femmes travaillent dans des secteurs comparativement moins rentables.