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“Ce que nous acquérons à la clinique juridique”

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byMohammed Amine Jbilou
onJune 12, 2021


Mohammed Amine Jbilou est étudiant chercheur dans le cycle doctoral « Droit privé » de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, classée meilleure université du Maroc.

Clinicien du droit depuis presque une année, ce qui fait l’essence d’une Clinique juridique pour nous, c’est le fonctionnement et l’intérêt pour les étudiants en droit d’y participer.

Qu’est-ce qu’une clinique juridique ?

Inspirée du mouvement américain des « legal clinics », la structure de la clinique juridique, bien que non universelle au Maroc, est en train d’émerger dans nos universités.

Outil d’apprentissage fonctionnant sur la base du volontariat, la Legal Clinic tente de répondre à la fois au besoin d’information juridique des personnes physiques et morales et à une recherche de pratique de la part des étudiants en droit, assez fréquente dès la première année du Master. Les « cliniciens », nom donné aux membres d’une clinique juridique, offrent un accompagnement juridique gratuit encadré par des enseignants ou des professionnels du droit.

Si vous êtes lassés de la théorie sans fin et que vous ressentez un manque de réalité dans vos études de droit, la clinique juridique est la solution idéale pour enrichir la vie professionnelle durant vos années universitaires.

Comment est organisée une Clinique juridique ?

Comme il n’existe pas de structure unique au Maroc, une clinique juridique est différente selon l’université dans laquelle elle est implantée et le bureau qui la constitue.

Cependant, certains traits communs peuvent être mis en évidence. Ainsi, elle est généralement composée d’un bureau, qui est chargé de la promotion de la clinique, de sa communication et de son administration générale, ainsi que d’assistants et de cliniciens praticiens.

Les assistants, qui sont des cliniciens expérimentés, ont pour rôle principal de superviser l’équipe de cliniciens constituée pour étudier un cas proposé. Ils rencontrent le « bénéficiaire », c’est-à-dire la personne physique ou morale qui a contacté la Clinique juridique pour discuter de son problème juridique. Ils posent ensuite au bénéficiaire les questions nécessaires à la compréhension du cas, forment une équipe avec des cliniciens volontaires, et enfin fournissent la conclusion de la recherche effectuée.

Les cliniciens, qu’ils soient ou non spécialisés dans le sujet étudié, peuvent se porter volontaires pour participer aux recherches liées aux questions juridiques soulevées.

Approfondir des notions connues, découvrir des sujets, écouter, étudier, rechercher… Le travail du clinicien est avant tout un exercice d’apprentissage. N’ayez pas peur de ne pas être un spécialiste : même avec un doctorat, il est impossible d’être un expert dans un domaine !

Le travail de recherche est au cœur de la clinique. De plus, l’appui de professionnels ou d’étudiants plus expérimentés garantit la pertinence des propos avancés !

Quelles sont les missions des membres d’une Clinique juridique ?

Les missions réalisées par les cliniciens sont multiples et constituent un véritable atout pour leur future profession en droit. Cette expérience doit être mise en avant sur leur CV, car elle est très appréciée par les cabinets d’avocats !

Tout d’abord, la rencontre avec le » bénéficiaire » oblige à identifier les problèmes juridiques. Loin des cas pratiques mettant en évidence les points à rechercher, il s’agit d’un véritable exercice au cœur du quotidien des juristes et des avocats : identifier au sein d’une multitude de faits, plus ou moins pertinents, les éléments clés qui permettront de répondre efficacement à la problématique générale du dossier.

Ensuite, les cliniciens doivent effectuer un véritable travail de recherche.

S’il n’est pas obligatoire d’être un spécialiste du sujet traité, il est cependant indispensable de fournir des réponses précises et pertinentes au bénéficiaire. Personne ne peut être spécialiste en master ou en doctorat en aucune façon ! L’étudiant clinicien doit donc apprendre à mener des recherches pour trouver des informations en rapport avec le cas présenté : celles-ci peuvent être demandées instantanément lors des consultations juridiques, ou a posteriori lorsque les dossiers sont plus conséquents et requièrent une étude plus approfondie.

In fine, le travail au sein d’une Clinique juridique demande un effort de simplification. Le clinicien doit être capable d’adapter ses propos, de les rendre accessibles à tous, afin que les requérants puissent comprendre les éléments rapportés.

Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui souhaiterait intégrer une clinique juridique ?

Aucun, sauf : faites-le ! Si votre faculté offre une Clinique juridique et que vous hésitez à vous y joindre, n’attendez pas plus longtemps et contactez le bureau ! C’est une expérience très enrichissante, qui combine le travail bénévole avec votre première expérience dans un environnement professionnel.